06 79 86 96 01

Le Syndrome de Gilbert

par | Sep 20, 2021 | Conseils | 2 commentaires

Le Syndrome de Gilbert

Autrement appelée « syndrôme de Gilbert », cette affection touche environ 6% de le population. Elle est le résultat d’un polymorphisme génétique, c’est-à-dire un « défaut » sur un gène. Elle se traduit par une insuffisance de l’activité d’une enzyme du foie, la glucuronyltransférase. Cette dernière sert à « conjuguer » la bilirubine (déchet des globules rouges, qui donne une pigmentation jaune à brune), et ainsi à l’évacuer de l’organisme.

Quelles conséquences sur le corps?

L’incapacité à se débarrasser de ce déchet va engendrer une coloration jaunâtre de la peau, un ictère, qui est le signe qui pousse généralement à consulter.
Cette affection est présentée comme totalement bénigne par le corps médical; elle est souvent découverte par hasard, avec un taux de bilirubine libre élevé dans le sang, que l’on peut voir apparaître de manière récurrente dans les analyses. On constate aussi une pigmentation caractéristique et souvent chronique, des paumes de mains, de pieds ou encore de la sclérotique (le « blanc » des yeux).

Des facteurs aggravants

Toute situation qui force le travail de détox du foie est susceptible de faire augmenter le taux de bilirubine: l’effort physique important, une grande fatigue, une infection, mais aussi le fait de jeûner, l’alcool, la prise de paracétamol ou d’antiviraux…
En soi, effectivement, il ne va pas y avoir de problèmes sur le plan clinique, car d’autres enzymes sont actives et le foie ne présente pas de signes de dysfonction.

Mais regardons de plus près…

Le rôle de la glucuronyltransférase est de participer à la détox de certains xénobiotiques mais pas seulement: dans le corps , elle sert à détoxifier les oestrogènes, la mélatonine (hormone du sommeil), les acides biliaires, les vitamines liposolubles (a, D, E, K) et les hormones séroïdiennes. Pour rappel, lorsque le corps a utilisé ces composés, il appartient au foie de les éliminer. Or, puisqu’ils sont « liposolubles », ils ne peuvent, en l’état, être éliminés par les reins. Le foie les rend donc « hydrosolubles » afin qu’ils soient naturellement excrétés par les reins ou dans les selles. Si l’organisme ne peut faire ce travail qui consiste, tout simplement, à « accompagner » les déchets vers la sortie, ils vont donc stagner dans le corps.

Le syndrome de Gilbert: pas si anodin

Ainsi, chez les personnes affectées par ce syndrôme, on peut voir apparaitre des concentrations plus élevées d’hormones non détoxifiées dans les tissus qui les utilisent. Chez les femmes atteintes, par exemple, on aura une accumulation de la 4 OH Estrone (composé toxique produit lors de la dégradation des oestrogènes) puisqu’elle est traitée par l’enzyme dont elles présentent une déficience.
Ce syndrôme est-il donc si inoffensif qu’il y paraît? Manifestement le lien existe entre l’apparition de cancers hormono-dépendants et la maladie de Gilbert (https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21636218/#. )

Que faire?

Il paraît donc logique de soutenir le foie dans son travail de detox chez les personnes atteintes par cette anomalie génétique. Je rappelle, encore une fois, que detox rime aussi avec INTOX, puisqu’il y a un relargage de toxines dans la circulation sanguine. On part d’ailleurs de stress oxydatif.
Il faut donc que les autres systèmes de detox du foie fonctionnent de manière optimale, et qu’il n’y ait pas de carence en fer, en vitamines du groupe B, ni en anti-oxydants. Une bonne détox s’accompagnera donc d’un apport en micro-nutriments spécifiques, tels que la N-acétyl cystéine (https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26694382/), le sélénium, ou encore le glutathion (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2596047/), et d’un apport en légumes et fruits colorés…qui tachent (ce sont les plus riches en anti-oxydants). D’autres végétaux sont intéressants pour la detox: radis noir, choux, artichaut, gingembre…
Le thé vert, les tisanes de romarin (https://estelle-martine-naturo.fr/le-romarin-un-ami-qui-vous-veut-du-bien-estelle-martine-naturopathe-annemasse/)
On voit donc qu’un jeûne n’est pas forcément une bonne solution pour mettre son foie au repos, et notamment si l’on présente un syndrome de Gilbert.
Une combinaison detox/antioxydants cyclique est donc une option pour venir en aide au foie de manière efficace. Par ailleurs, il est évident que toute situation génératrice de « stress oxydatif » devra être accompagnée et qu’il est préférable d’adopter une alimentation aussi peu toxique pour le foie que possible.

Attention : Ne mettez pas en place ces conseils sans consulter au préalable un professionnel de santé.

Les trois derniers articles

Les calculs rénaux

Les calculs rénaux

ATTENTION: les problèmes rénaux sont graves et ces conseils ne se substituent pas à l'avis de votre médecin qu'il convient de consulter dans tous...

2 Commentaires

  1. Louise

    Bonjour et merci beaucoup pour votre article très détaillé 🙂
    Quel(s) complément(s) alimentaires conseilleriez vous donc pour une personne atteinte de la maladie de Gilbert ? Est ce que le Desmodium peut aider et si oui à quel dosage ?
    Merci d’avance pour votre retour ! 🙂

    Réponse
    • Estelle Martine

      Bonjour Louise et pardon pour ce retour tardif.
      Pour une syndrome de Gilbert, oui, le desmodium peut aider, car il est hépato-protecteur, mais je recommanderais plutôt une cure d’une semaine par mois de chardon-marie/desmodium et d’anti-oxydants variés afin de soutenir le foie dans son travail de detox, et surtout, surtout, éviter de l’intoxiner…c’est encore la meilleure stratégie. Alcool, tabac, pollution, alimentation sucrée, graisses saturées/trans/frites à proscrire autant que faire se peut…
      Merci de votre intérêt, bien à vous, Estelle

      Réponse

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.